mardi 15 juin 2021

L'étonnante inscription cachée dans un coffret et maçonnée par le préfet Barante

J'ai la chance de posséder dans ma bibliothèque un exemplaire original de l'Essai sur le département de l'Aude adressé au Ministre de l'Intérieur de Claude Ignace Brugière de Barante, premier préfet de l'Aude en poste de 1800 à 1802, et portant un ex-libris au nom de Henri Alaux.

Ce n'est pas tant l'ouvrage en lui-même dont je veux parler ici, mais d'une coupure de journal beaucoup plus récente - sans doute courant XXe - et qui était glissée à l'intérieur, rapportant un fait totalement invérifiable et pourtant des plus curieux.

L'article affirme en effet qu'un coffret contenant une inscription sur plaque de cuivre a été déposé par le préfet Barante dans la maçonnerie lors de la construction du Pont-Neuf.

Voyons ce petit article dans son intégralité.
 
Invérifiable mais vrai...

Lors de la construction du Pont-Neuf, M. Barante, premier préfet en date de l'Aude, plaça une boîte de plomb sous la première pierre. Elle contenait une plaque de cuivre gravée de cette inscription :

"Bonaparte, premier consul, vainqueur, pacificateur, donnait la paix à l'Europe, après l'avoir étonnée par ses triomphes ; Cambacérès et Lebrun, consuls, Lucien Bonaparte, Ministre de l'Intérieur, préparaient le bonheur de la France, en ranimant partout les arts et le commerce ; les Français oubliaient leurs discordes civiles, et se hâtaient sous un gouvernement chéri, de réparer les malheurs de la guerre ; Barante, préfet du département de l'Aude, accompagné des citoyens Georget, ingénieur en chef, Pouzols et Maguez, ingénieurs, chargés des travaux de la navigation, et Charbonnière, élève ingénieur, a posé la première pierre du pont qui doit être construit sur les plans du citoyen Ducros, inspecteur, général des canaux du Midi. Le 14 vendémiaire de l'an IX de la République Française".

Et si vous ne le croyez pas, prenez une pioche et...



La date indiquée correspond au 6 octobre 1800. Peu de temps après était publié l'Essai sur le département de l'Aude du préfet, mais l'ouvrage ne fait aucun cas de cet épisode particulier. La coupure de journal est muette et ne donne ni son origine, ni sa date de publication ; également, si l'on parle de Pont-Neuf, on ignore lequel. Est-ce Carcassonne ? La date de construction de ce pont ne semble pas correspondre. Dans une autre ville de l'Aude, mais laquelle ? Est-ce un pont sur le Canal du Midi ? Cela paraît probable au vu du contenu de l'article, mais là encore, lequel ?

Ce "trésor" perdu est un mystère de plus du département de l'Aude. Peut-être un jour, à l'occasion de travaux et par chance, cette mystérieuse cassette ressurgira-t-elle...

N. B. Vous êtes intéressé par cet article et vous voudriez l'utiliser en tout ou en partie pour une publication papier ou numérique ? Merci de m'en formuler la demande via la page "contact" (publications libres mais soumises à conditions).

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